Corée du Sud: début d'une visite à Séoul du Premier ministre nord-coréen Kim Yong-il
SEOUL (AFP) - 14/11/2007 09h14
Le Premier ministre nord-coréen Kim Yong-il est arrivé mercredi à Séoul pour une visite de trois jours durant laquelle il doit avoir des discussions avec son homologue sud-coréen Han Duck-Soo sur des projets de coopération économique, selon des sources officielles. Il s'agit de la première visite en 15 ans à Séoul d'un responsable nord-coréen de ce niveau. Les deux Corées avaient conclu début octobre un sommet historique à Pyongyang par une déclaration commune visant à promouvoir paix et prospérité économique dans la péninsule.
Les deux chefs d'Etat, le Nord-coréen Kim Jong-il et le président sud-coréen Roh Moo-Hyun avaient convenu notamment d'accroître leur coopération économique. C'est principalement sur ce dossier économique que les discussions entre les deux Premier ministres doivent porter. "Nous ferons au mieux pour que ces discussions soient constructives et donnent de l'espoir aux citoyens sud-coréens comme au peuple nord-coréen", a déclaré Lee Jae-Joung, ministre sud-coréen en charge de la réunification.
Lors du sommet de Pyongyang, les deux Corées avaient décidé de s'associer pour construire un chantier naval dans la ville portuaire de Nampo (sud-ouest de Pyongyang) et d'ouvrir une liaison ferroviaire destinée au fret entre les deux pays.
La Corée du Nord avait également souhaité que s'accélère le développement d'un complexe industriel implanté dans la ville frontalière de Kaesong et financé par la Corée du Sud, où 13.000 Nord-coréens sont employés par 22 entreprises sud-coréennes.
Pour la Corée du Sud, des réalisations économiques telles que le complexe de Kaesong, représentent un moyen de relancer une économie nord-coréenne aux abois, et ce dans la perspective d'une éventuelle réunification. L'économie nord-coréenne a enregistré l'an passé une croissance négative de 1,1%, résultat d'importantes inondations et des restrictions imposées au pays en raison de son programme nucléaire, selon la Banque centrale sud-coréenne.
La Corée du Nord, selon certains médias, va également poser comme priorité au cours de ces discussions, conformément à l'accord conclu en octobre, l'établissement d'une zone de pêche commune en mer Jaune pour éviter tout nouvel accrochage dans ce secteur frontalier sensible.
Les deux ex-frères ennemis de la Guerre froide sont dans une situation anachronique: n'ayant conclu qu'un armistice et non un traité de paix à l'issue de la guerre de Corée (1950-53), ils sont toujours théoriquement en guerre. En octobre, le Sud et le Nord avaient aussi plaidé pour la tenue d'un sommet "à trois ou quatre pays" afin de signer formellement un traité de paix qui nécessiterait la signature des Etats-Unis et de la Chine, parties prenantes de la guerre de Corée (1950-53).
Sur le dossier du nucléaire, la Corée du Nord s'est engagée à désactiver, d'ici au 31 décembre, ses installations de Yongbyon et de fournir une liste complète de ses programmes avant un démantèlement complet prévu à partir de l'année prochaine, en échange d'une aide énergétique. Des experts américains ont débuté le 5 novembre le processus de démantèlement de l'arsenal nucléaire nord-coréen sur le site de Yongbyon.