Le roi lettré : Sejong (1397-1450) : c'est le grand roi lettré à qui l'on doit l'idée de l'écriture coréenne en 1443, le Hangul. Auparavant, les coréens, ayant adopté l'écriture chinoise dans les premiers siècles de notre ère, transcrivaient les mots coréens avec des idéogrammes chinois. Soucieux d

Au milieu du XVe siècle, le roi Sejong fit élaborer un nouveau système d'écriture adapté à la langue coréenne, dans un double but : faciliter l'accès aux textes classiques chinois (notamment confucéens) grâce à leur transcription dans un système d'écriture plus simple que les caractères chinois, et permettre à chacun d'apprendre à lire et à écrire, y compris aux femmes et aux filles, précisait-il. L'objectif était donc clairement la démocratisation de l'accès à la culture de l'écrit et non, comme cela a été le cas plus tard, l'affirmation de la nation coréenne par rapport – ou contre – ses puissants voisins.
Sejong justifiait ainsi la création de ce nouveau système d'écriture :
Les sons de notre langue sont bien différents de ceux utilisés en Chine, si bien

A la différence de bien d'autres écritures, comme celles utilisées pour les langues à alphabet latin, cette nouvelle écriture n'est donc pas le produit d'une longue histoire marquée par les adaptations successives d'un système d'écriture fait pour une autre langue, mais une création originale, appuyée sur une analyse des spécificités de la langue coréenne. Mais la forme des caractères (qui s'inspire délibérément du style sigillaire), l'organisation des syllabes dans un carré virtuel ainsi que la direction de l'écriture (initialement de haut en bas) manifestent l'influence nette du modèle chinois.
Promulgués par décret le 9 octobre 1446 après douze ans de recherches, les "Sons corrects pour l'instruction du peuple" (hunmin jeongeum) comprenaient vingt-huit signes, appelés jamos. Comme dans les alphabets occidentaux, les lettres ont chacune un nom, et elles sont disposées dans un ordre conventionnel (consonnes, puis voyelles).
Dans ses explications et commentaires, Chong Inji, doyen de l'Académie royale, indiquait clairement les avantages de la nouvelle écriture :
Bien qu'il ne soit fait usage que de vingt-huit lettres, les combinaisons de formes en sont infinies. C'est pourquoi un homme intelligent en fait l'apprentissage en moins d'une matinée et même un imbécile n'y met pas plus de dix jours.
A l'époque actuelle, on établit d'ailleurs un lien entre la simplicité de cette écriture, qu'on appelle hangul depuis le début du XXe siècle, et le fait que l'analphabétisme a disp

Les techniques d'imprimerie ont toujours passionné les Coréens. Les 81 253 planches de bois de bouleau gravées ont servi à imprimer le Tripitaka koreana, la totalité du canon bouddhique, sont ainsi conservées dans deux batiments du Temple de Haeinsa. Elles sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Les Coréens inventèrent l'imprimerie dès 1377, près de soixante ans avant Gutengerg. Le texte bouddhique "Jiksimgyeong" a été imprimé avec des caractères mobiles métalliques. Ce livre exceptionnel se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de Paris.