jeudi 14 juin 2018

À la frontière entre les deux Corées, le rêve d'une réunification bute sur "les arrière-pensées" de Kim Jong-un

À la frontière entre les deux Corées, le rêve d'une réunification bute sur "les arrière-pensées" de Kim Jong-un

Après le sommet historique de Singapour mardi, les Sud-Coréens espèrent une pacification de la péninsule. Un sentiment cependant teinté de doute à la frontière avec la Corée du Nord, ainsi que l'a constaté franceinfo. 
Le Tongil bridge sur la Zone démilitarisée entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, le 12 juin 2018.
Le Tongil bridge sur la Zone démilitarisée entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, le 12 juin 2018. (BENJAMIN ILLY / FRANCEINFO)
Dans le secteur de la Zone démilitarisée (DMZ) qui scinde la péninsule coréenne, comment les résultats et les engagements du sommet de Singapour entre Donald Trump et Kim Jong-un du mardi 12 juin sont-ils perçus ? L'espoir d'une pacification de la péninsule coréenne est certain, mais toutefois marqué par la méfiance et le doute.

La ligne rouge "des idéologies"

Près du pont de la Réunification, le Tongil bridge, la porte d’entrée de la Zone démilitarisée, apparaissent les barbelés. Au premier poste de contrôle, devant le va-et-vient des véhicules militaires et des habitants du secteur, Han Ki Hyung, retraité, originaire de Paju, une ville toute proche, fait part de ses doutes. "Je ne pense pas que la réunification soit possible, nos idéologies sont trop différentes. Même si les relations s'améliorent, la réunification ne se fera pas", affirme ce Sud-Coréen de 63 ans. Toutefois, "il faut enlever tout ça", dit-il en montrant les barbelés.

À 6 km de la Corée du Nord, le village de Majeong.
À 6 km de la Corée du Nord, le village de Majeong. (BENJAMIN ILLY / FRANCEINFO)




À 6 km de la Corée du Nord, dans le village de Majeong, comme dans la plupart des communes de Corée du Sud, un abri a été prévu en cas d’attaque nord-coréenne. Dans le contexte de détente, ce genre d’équipements est-il encore utile ? Park Se Yeon, un agriculteur de 38 ans n'en doute pas. "Si la guerre éclate, on aura toujours besoin d'un endroit pour se protéger", affirme-t-il. Même après la rencontre historique de Singapour, il reste méfiant. "Avec le sommet intercoréen et avec le sommet entre Trump et Kim, je ne pense pas que la guerre puisse reprendre, pour l'instant, juge-t-il, mais je ne connais pas les arrière-pensées de Kim Jong-un. Il est capricieux, il peut changer d'avis d'un coup."

Un homme âgé s’avance, accroché à sa canne. Hong Jong Ho, 86 ans, pense que "la réunification ne vas pas arriver toute de suite", mais il la souhaite de tout cœur.
En Corée du Sud, Hong Jong Ho, 86 ans, à Majeong, un village situé à 6 km de la Corée du Nord, le 12 juin 2018.
En Corée du Sud, Hong Jong Ho, 86 ans, à Majeong, un village situé à 6 km de la Corée du Nord, le 12 juin 2018. (BENJAMIN ILLY / FRANCEINFO)


"Si ça va vite, ça va prendre trois ou quatre ans. Si ça prend du temps, je dirais sept ou huit ans", lance-t-il, à propos de la réunification. Prudent, il ne souhaite pas de précipitation. "Si on mange vite, on digère mal", prévient-t-il.

Nous ne sommes qu'un seul peuple. Nous devons vivre sur le même territoire. Je souhaite vraiment la réunification, je veux vivre ça avant ma mort.Hong Jong Ho, 86 ans, sud-coréenà franceinfo
Avant une réelle réunification, il y a la détente, qui se confirme à la frontière. Pour l’heure, la DMZ semble être en paix. 

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