SEOUL, 31 mai (Yonhap) -- Le président Moon Jae-in a appelé ce jeudi à la création de mesures pour soutenir la coopération économique avec la Corée du Nord et a parlé du besoin de réajuster les dépenses du gouvernement afin de soutenir les échanges transfrontaliers au cas où Pyongyang abandonnerait ses ambitions nucléaires.
«L'économie changera grandement si les relations entre la Corée du Sud et la Corée du Nord s'améliorent et qu'une paix s'installe sur la péninsule coréenne. Nous devrons également revoir à l'avance le rôle des dépenses budgétaires pour soutenir une nouvelle carte économique sur la péninsule coréenne dans le cadre des préparations à la reprise de la coopération économique entre le Sud et le Nord», a déclaré le président au cours d'une réunion avec ses principaux conseillers. .
La réunion, qui s’est déroulée au bureau présidentiel, a eu pour thème la politique budgétaire du gouvernement pour les cinq prochaines années.
Les relations intercoréenes se sont récemment améliorées suite aux deux sommets entre Moon et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
Kim devrait bientôt tenir un sommet à Singapour avec le président américain Donald Trump. S'il a lieu, ce sommet pourrait mettre un terme aux ambitions nucléaires de la Corée du Nord, ce qui entraînerait la levée des sanctions internationales pesant sur le pays.
Séoul n’a toujours pas levé ses propres sanctions contre Pyongyang mais devrait le faire si le sommet entre la Corée du Nord et les Etats-Unis est couronné de succès.
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Le président Moon Jae-in (2e à partir de la droite) ce jeudi 31 mars 2018 au bureau présidentiel. |
Le ministre de l'Unification Cho Myoung-gyon s'est engagé à réviser le fonds de coopération intercoréen, selon le porte-parole du bureau présidentiel Kim Eui-kyeom. Cho a dit que le gouvernement met de côté chaque année 1.000 milliards de wons ( 928 millions de dollars) afin de se préparer à une possible réunification de la Corée, mais que seulement 300 milliards de wons sont réellement disponibles, selon Kim.
Le président a également souligné qu'il est nécessaire que les dépenses publiques favorisent la croissance ainsi que des changements positifs sur le marché local.
«Les dépenses budgétaires sont un moyen de réaliser les politiques nationales. Notre société fait en ce moment face à de nombreuses difficultés structurelles, telles qu'une faible croissance, une polarisation économique, un faible taux de natalité et un vieillissement rapide de la population. J'ai répété à plusieurs reprises que des efforts actifs du gouvernement sont nécessaires pour pouvoir surmonter de tels problèmes structurels», a-t-il dit.
Le chef de l'Etat a insisté que les politiques économiques et budgétaires de son administration doivent aller dans le bon sens, notant que le revenu moyen des ménages a progressé de 3,7% à l'année au premier trimestre tandis que l'économie locale a grandi de 1,1% au cours de la même période.
Moon a promu ses trois principales stratégies économiques, à savoir une compétition équitable, une croissance tirée par les revenus et une croissance tirée par l'innovation.
«Bien qu'une croissance tirée par les revenus et une compétition équitable permettent d'assurer une croissance plus juste et plus inclusive, la fondation de la croissance économique provient d'une croissance tirée par l'innovation. Par conséquent, la croissance tirée par les revenus et la croissance tirée par l'innovation doivent aller de pair, et nous ne devons pas avoir à choisir entre les deux.»
«Toutefois, beaucoup pensent que notre stratégie de croissance tirée par l'innovation n’a pas fourni de résultat ou de vision clairs un an après le début de notre administration», a ajouté le chef de l'Etat, qui a demandé que les fruits de la croissance soient équitablement répartis.
«Il existe de nombreux domaines où nous ne pouvons pas dire que nous ayons amélioré le quotidien du peuple», a dit Moon, qui a noté que le revenu moyen des ménages dans les 20% inférieurs a en réalité reculé, malgré la hausse de 3,7% du revenu moyen de tous les ménages au premier trimestre.
Le président a estimé qu’il existe plusieurs raisons à la polarisation économique croissante et que la récente hausse du salaire minimum pourrait en être une. Il a émis l'hypothèse que l'augmentation du salaire minimum pourrait avoir réduit les opportunités d'emploi chez les faibles revenus. «S'il existe la possibilité que cette augmentation ait entraîné une baisse des revenus chez les personnes à faible revenu, en réduisant leurs opportunités d’emploi ou leur temps de travail, il s'agirait d'un effet néfaste de l'augmentation du salaire minimum et le gouvernement devra établir des mesures pour contrecarrer ces effets», selon Moon. «Je vous demande de considérer cette possibilité et de mettre en place des mesures pour solutionner cette baisse de revenu, en particulier chez les personnes âgées», a-t-il ajouté. Il a toutefois dit qu'il est encore trop tôt pour dire que la hausse du salaire minimum est responsable de cette baisse des revenus chez cette tranche de la population, a fait savoir le porte-parole du bureau présidentiel au cours d'un point de presse.
mathieu@yna.co.kr
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