mercredi 16 janvier 2008

CANAL NORD SUD

CORÉE DU SUD - Un grand canal du nord au sud
Cet ambitieux projet cher au nouveau président conservateur Lee Myung-bak suscite une vive polémique dans le pays. Le chef de l'Etat invoque l'intérêt économique, les écologistes les dégâts pour l'environnement. Le "projet du grand canal de la péninsule" du nouveau président Lee Myung-bak suscite à nouveau une vive polémique dans le pays, tant par son contenu, jugé discutable à la fois par ses adversaires politiques et par les écologistes, que par la manière dont le président, élu le 19 décembre dernier [qui sera investi en février], précipite sa mise en œuvre. L'équipe de transition mise en place par le chef de l'Etat tente de rassurer en répétant que rien ne se fera sans consensus national, mais M. Lee, ancien maire de Séoul, qui doit entre autres sa popularité à la rivière qu'il a fait dégager et qui traverse aujourd'hui le centre-ville de la capitale, semble pressé de commencer ce nouveau chantier. Le coût en est estimé à 15 000 milliards de wons [11 milliards d'euros]. La première étape serait la réalisation d'une liaison de 553 kilomètres entre Séoul et le port de Pusan. C'est lors d'une visite à Hilpoltstein, en Allemagne en 2006, le long du canal Main-Danube, que Lee Myung-bak avait dévoilé les grands traits du plan auquel il pensait depuis dix ans. L'idée qui sert de base à ce projet est de relier les grands cours d'eau qui parcourent le pays pour développer le transport fluvial. Le grand canal se diviserait en trois parties : l'une reliant Séoul à Pusan, une autre traversant la province de Cholla, dans le sud-ouest du pays, et enfin celle qui traverserait la Corée du Nord. Un tunnel de 20,5 kilomètres situé à 140 mètres d'altitude, près de Choryong, devrait constituer la partie la plus importante et la plus délicate des travaux. Les bateaux y accéderaient par un système d'écluses. Quant à la partie nord-coréenne, elle ne relève que de la pure ambition du nouveau chef de l'Etat conservateur, qui la déclare tout à fait réalisable. Le canal pourrait, d'après lui, être prolongé jusqu'à la ville de Sinuijun dans le Nord-Ouest, à la frontière chinoise. Celui que l'on nomme le "président de l'économie" – tant ce thème était omniprésent dans sa campagne électorale – souhaite ainsi donner un nouvel élan à l'économie nationale, comparable à celui qu'avait suscité l'autoroute entre Séoul et Pusan inaugurée en 1970 et considérée comme le symbole du "miracle du fleuve Han" [sortie spectaculaire de la misère qui a suivi la guerre de Corée (1950-1953)] accompli sous la dictature de Park Chung-hee. Cette réalisation permettrait de réduire les coûts de transport, de créer les conditions d'un développement équilibré et d'exploiter efficacement les ressources fluviales du pays, y compris dans le domaine du tourisme. Des bateaux de 5 000 tonneaux pourraient alors faire des allers-retours entre Pusan et Ganghwado, réduisant ainsi des deux tiers les coûts de transport. Le trafic routier pourrait par ailleurs s'en trouver réduit. L'ouvrage pourrait donner un nouveau souffle à l'économie des villes situées à proximité. Il pourrait par ailleurs permettre de contrôler l'hydrographie de zones régulièrement inondées. Le fleuve Han, dont le débit est souvent surabondant, pourrait compenser celui trop faible du fleuve Nakdong. Pendant la saison des pluies, l'eau pourrait être maîtrisée et fournir de l'énergie hydraulique. Certains économistes semblent pourtant sceptiques quant à la possibilité d'attirer les investisseurs évoquée par les proches de M. Lee. De leur côté, les écologistes craignent un risque de dégradation des cours d'eau et des forêts, de pollution et de modification de la chaîne biologique aquatique. Ce que le nouveau président conteste, donnant comme exemple le canal Main-Danube, qui serait plus écologique qu'un cours d'eau naturel, et ajoutant que cette voie permettrait de réduire la pollution atmosphérique due à l'autoroute."
Sim Un-song Hankook Ilbo

Bienvenue au Pays du Matin calme !

L'Afrique et la Corée du Sud ont des similitudes historiques et sociales. La Corée peut être une source d'inspiration pour les pays africains. Se développer en s'adossant sur ses valeurs culturelles, tel est le pari réussi par le "Pays du matin calme."