mardi 11 mars 2008

Voyage au bout de mille et un secrets...lire plus...
VOYAGE EN CORÉE DU SUD Tout grouille au pays du Matin calme (1re partie)
A l’instar de Barcelone, New York et Paris, Séoul est aussi l’une de ces grandes métropoles qui vibrent aux rythmes nocturnes. Rien ne trouble le plaisir des noctambules.
On a beau avoir tout lu et entendu sur la Corée du Sud, mais on ne peut prétendre la connaître avant d’avoir mis les pieds sur le sol du pays du Matin calme. Malgré sa petite superficie (99.274km²), ce pays demeure autant mystérieux qu’énigmatique. Un pays où la réalité effleure l’imaginaire, sans pour autant laisser de place à l’imagination. Et c’est cela le comble du paradoxe dans la patrie des mille et un secrets. Aussi magiques qu’ils soient, les écrans de cinéma, les petits écrans et même les livres ne peuvent transmettre fidèlement la véritable image d’un pays qui vit et vibre de jour comme de nuit. Tantôt curieux, tantôt soucieux, on était armé d’une insatiable extase, jamais ressentie auparavant, pour découvrir les secrets et les merveilles de ce pays. Après 12 heures de vol, l’Airbus KE 902 de la compagnie Corean Airlines atterrit sur l’aéroport international d’Incheon avec 300 voyageurs à bord. Première impression: un Algérien stressé de nature et angoissé en permanence, découvre alors un peuple calme. Frôlant l’insouciance. Un peuple toujours souriant. De ce sourire franc et amical. Paisible. Pacifique. Hospitalier et très accueillant par-dessus le marché. A la sortie de l’aéroport, un jeune au visage empreint de sérénité, charmant et gracieux, aux yeux bridés étend entre ses mains une grande feuille sur laquelle est inscrit: «2008 LG E Algeria press Tour». Il s’agit de Hoya Yong. Dans la bouche d’un Algérien, ça peut bien rimer avec khoya (mon frère, Ndlr). C’est le guide chargé par LG d’assister la délégation de Média Club LG Algeria tout au long du séjour. A la sortie de l’enceinte aéroportuaire, un bus confortable, toutes options, nous attendait.On se réveille tôtAprès une heure de route on quitte cette charmante et attirante île côtière. De temps en temps, on aperçoit d’imposantes bâtisses aux façades bétonnées et vitrées, juchées sur un décor panoramique qu’offre une longue rivière traversée par une vingtaine de ponts. C’est la ville de Séoul! C’est un bijou architectural. C’est une ville construite avec des miroirs. Les tours ceinturent la ville. Elles sont «implantées» un peu partout. L’un des plus beaux édifices est le 63 Building. Une extraordinaire tour de 63 étages. Située au bord de la rivière Han, elle tape à l’oeil grâce, notamment à sa belle robe dorée. D’où elle tire son nom. Justement, ce building s’appelle la «Tour dorée». Ce qualificatif est inspiré des reflets de rayons d’une lumière dorée scintillant sur ses vitres. A quelques pas de là, s’étend une rivière qui divise Séoul du nord au sud. Elle est traversée par 24 ponts de 12 voies chacun. C’est gigantesque. Ce n’est pas tout. Il a fallu attendre le coucher du soleil pour découvrir plus de secrets dissimulés par cette ville. 20h20 en ce mercredi 20 février 2008: c’est l’heure du dîner. Destination, restaurant Makino Chaya, situé en plein centre-ville. Le décor multicolore qu’offrent les Bigs Buildings lumineux, ainsi que les nombreux panneaux publicitaires qui scintillent de loin, sont en parfaite synchronisation avec les jeux de lumières de la ville. Ce spectacle saisissant, nous a fait oublier les crevettes, le saumon fumé et autres fruits de mer servis au dîner. A l’instar de Barcelone, New York et Paris, Séoul est aussi l’une de ces grandes métropoles qui vibrent aux rythmes nocturnes. Rien ne trouble le plaisir des noctambules. Clubs, discothèques et louanges (club et bar en même temps) ne connaissent pas l’heure de fermeture obligatoire. Ce qui est évident. Aussi délicat que soit notre handicap de la langue, il est quand même facile de repérer des cafés sympas, des restaurants à ambiance conviviale, ou juste un bon coin où boire et manger. Parfois, de passage dans les grands boulevards, les fumets de la gastronomie exotique s’échappent des persiennes des restaurants, et viennent vous titiller les narines. On prépare tout. On mange tout. Des plats étranges, voire bizarres pour nous. Habitués de couscous et amateurs de pain, vous ne retrouverez jamais votre compte. Une cuisine que nous ne savons ni préparer et encore moins déguster. Heureusement que le poisson vient à la rescousse, pour casser la croûte, au déjeuner comme au dîner. Nous avons retenu deux choses dans tous les restaurants que nous avons fréquentés. Apprendre à manger avec des baguettes en métal, et goûter au Kimchi. Ce dernier est l’invité de tous les repas. Il fait le décor de la table des restaurants. Les Coréens le mangent quotidiennement. Il est, à la fois, un apéritif, un plat de résistance et un dessert. Trois en un. Mais en fait, c’est quoi le Kimchi? Il s’agit d’un mets traditionnel. Il est composé de légumes, souvent à base de chou, avec les différentes sortes d’ingrédients tels l’ail, les radis, l’oignon blanc et les piments rouges mélangés avec les fruits de mer. Les Coréens lui accordent une attention hors pair. Ils ne peuvent s’en passer.
l’Algérie c’est où? Il est très difficile pour nous, voire blessant, de savoir que le mot Algérie ne trouve pas sa signification dans les différentes villes coréennes. Que connaissez-vous de l’Algérie ? Par politesse, les Coréens préfèrent sourire pour exprimer leur ignorance. Rares sont ceux qui savent qu’elle se situe en Afrique du Nord. Il faut, plutôt, leur parler du Sahara. Ce «grand pays» qui fait 20 fois la Corée, reste méconnu aux yeux des Coréens. «Je suis vraiment désolé, je ne connais pas votre pays», répond un groupe de jeunes rencontrés au grand marché de Dongdaemun.
Il est tard dans la nuit. C’est l’heure du repos. Un programme chargé nous attend pour le lendemain. C’est une visite à caractère économique. Destination, la ville de Gumi. Elle est située à environ 300 km au sud-est de Séoul. Le train est prévu à 9h08, à partir de la gare de Séoul. En forme de coupole, de bleu vêtue, située en face des grandes Tours de la ville, la station du train est équipée de tous les moyens modernes et sophistiqués facilitant les déplacements. A l’intérieur de la station, de grands panneaux d’affichage réservés pour l’information, communiquent, à la seconde près, les horaires de départ et d’arrivée des trains. L’heure c’est l’heure. A 09h08 tapantes, le train démarre. Pas une minute de retard. Pas une seconde, ni fraction de seconde. Idem pour l’heure d’arrivée. Le train marque l’arrêt à la gare de Gumi à 12h35. C’est-à-dire à l’heure prévue. Confortablement installé dans un siège, les jambes bien étendues, la tête bien calée sur le repose-tête, nous nous sommes perdus dans les différents paysages éblouissants qui défilent à travers la fenêtre. A telle enseigne qu’on ne sentait plus la fatigue du voyage qui a duré plus de trois heures. La station de Gumi offre une vue colorée de la ville. Celle-ci est l’un des principaux pôles économiques de la Corée de Sud. C’est dans cette localité que se trouvent les grandes usines de la compagnie LG Electronics, spécialisée dans la production des TV plasma et LCD.LG, la colonne vertébrale de l’économie localeC’est une véritable machine à production. Les produits fabriqués dans cette usine sont destinés aux marchés internationaux. Le personnel n’a même pas le temps de nous saluer. C’est sacré pour les Coréens. Le boulot est une religion. Sunny, une belle et charmante Coréenne de 27 ans qui nous sert de guide pour la journée explique: «Pour nous, la vie est une guerre. Chaque jour on livre une bataille.» C’est à juste raison. Rien n’est exagéré. Pas de temps à perdre. Aux différentes divisions de vérification, fixation et assemblage, la production est au-delà de l’imagination. En plus des gigantesques machines équipées de moyens ultrasophistiqués, de dernière technologie, le personnel de l’usine est plus qu’un automate. Ils sont environ 2000 employés rien que dans cette usine. Les chiffres le prouvent: en 42 pouces, LG dispose des moyens qui lui permettent de produire 10.000 unités de TV plasma/jour. Pour les 42, 50 et 60 pouces, on fabrique 550.000 modules par mois! Sans tenir compte des LCD et des autres plasmas produits dans d’autres usines. Attention! Chez LG, il n’y a pas que la quantité. La qualité prime également. A la division de vérification, le moindre défaut est automatiquement détecté par les appareils. Le produit est systématiquement rejeté. Luminosité, lumière, son et les couleurs passent à la loupe. Avant l’opération de montage et d’emballage, le produit final passe d’abord par un long processus de vérification, d’inspection et de contrôle. Même principe, même politique et même objectif pour l’usine de fabrication des téléphones portables, située dans la localité de Pyongtack. Une ville pas trop éloignée de la capitale. Tous les téléphones mobiles de LG et tous les modèles sont produits dans cette usine qui compte 3000 employés. Tout le personnel est constitué de Coréens. Le principe: produire des portables de haute qualité. Chaque appareil subit des tests de contrôle très avancés avant sa commercialisation. La politique et l’objectif: produire 5158 unité/jours. Elle est la seule usine en Corée qui produit 5 millions d’unités de portables/mois, soit 70% de la production mondiale. En comptabilisant la production des usines LG implantées soit en Chine ou en Pologne, ce géant de l’électronique porte à la hausse sa capacité de production à 7,5 millions de téléphones portables par mois. Sunny confirme qu’hormis la téléphonie mobile, aucun opérateur ne fait de l’ombre à LG. Dans l’électroménager, LG est le Number One en Corée. Aucune marque locale ne peut concurrencer les produits de LG, affirme-t-elle. Fin de visite à Gumi. La prochaine destination est Daegu: une zone économique et industrielle par excellence. En prenant la destination de cette ville, on aperçoit des bâtisses en béton entourées de montagnes arides. Cela donne à l’oeil nu une vue sinistre. Le centre-ville de Daegu est dépourvu de toute verdure. Ici on ne parle que de l’économie. Elle est classée parmi les cinq principales villes de la Corée de Sud, en l’occurrence: Daejean, Busan, Incheon et Kwang Ju. En fait, c’est la 4e ville du pays après Séoul, Busan et Icheon avec plus de 2,5 millions d’habitants. Mais elle n’a tout de même pas atteint le degré de développement constaté à Busan et Séoul. Park Bong Kyu, vice-président de ce département chargé des affaires économiques, explique que Daegu est réputée être une zone de fabrication de textiles. C’est cette même localité qui abrite, annuellement, la plus grande foire internationale de textile. C’est une exposition professionnelle et d’affaires qui évalue aussi les tendances de la demande internationale de tissu. Profitant de cette rencontre conviviale, on a abordé, avec M.Bong Kyu, les relations économiques algéro-coréennes. Les petites informations et données dont dispose M.Bong Kyu sur l’économie algérienne, il les communique avec beaucoup de politesse et de diplomatie. «Je pense que le marché algérien est très potentiel. Avec beaucoup plus d’ouverture sur le marché mondial, l’Algérie profitera certainement des expériences acquises par d’autres pays afin de booster son économie», a-t-il lâché en s’exprimant dans la langue de Shakespeare. Et d’avouer: «Le seul secret de la réussite est le travail. Il faut travailler durement, même très durement et de façon très sérieuse. On ne doit laisser aucunement de la place au bricolage. L’Algérie dispose de toutes les potentialités susceptibles de servir de tremplin à son économie.»
De notre envoyé spécial Tahar FATTANI03 Mars 2008

Bienvenue au Pays du Matin calme !

L'Afrique et la Corée du Sud ont des similitudes historiques et sociales. La Corée peut être une source d'inspiration pour les pays africains. Se développer en s'adossant sur ses valeurs culturelles, tel est le pari réussi par le "Pays du matin calme."