mardi 3 juin 2008

CORRE DU SUD: Une mine d'or pour les sciences

Une mine d'or pour les sciences - Le journal du CNRS - CNRS
La création de la République de Corée, plus connue sous le nom de Corée du Sud, et de son voisin communiste la Corée du Nord, est le résultat de la lutte de pouvoir qui a eu lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Alors que la Corée du Nord se trouve aujourd’hui dans une situation économique des plus préoccupantes, la Corée du Sud est à l’inverse une puissance internationale majeure. En 2007, le PIB atteignait 982 milliards de dollars, plaçant le pays au 12e rang mondial. L’essor de la consommation de masse a alimenté une base industrielle dynamique et innovante. Depuis 1997, le gouvernement encourage vivement le développement d’un éventail d’activités de haute technologie et augmente le financement en faveur de la recherche scientifique. Les ambitions économiques du pays à long terme sont aujourd’hui résolument tournées vers les sciences, l’État conduisant un vaste ensemble de programmes de recherche et développement (R&D) financés à la fois par le secteur privé et le secteur public. Une grande partie de cette stratégie scientifique s’appuie sur deux programmes prospectifs : « 21st Century Frontier R&D program » et « Long-Term Vision for Science and Technology Development Toward 2025 ». Ce dernier implique 23 projets qui ont pour finalité un développement des technologies à haut potentiel commercial, parmi lesquelles les nanotechnologies, les technologies spatiales et la bioscience. Parallèlement, un plan présenté par le gouvernement en 2003 identifiait dix « industries moteurs pour la croissance future », allant de la biomédecine aux robots intelligents. Les technologies principales dont dépendent ces industries se sont vu attribuer jusqu’à 50 % de la totalité de l’investissement public en R&D.Les priorités actuellement identifiées par le gouvernement concernent différents domaines porteurs : les biotechnologies, la santé, l’ingénierie, les nouveaux matériaux, l’aérospatiale, l’énergie nucléaire, l’océanologie, et les technologies avancées. La recherche fondamentale s’est également vu attribuer, il y a peu, davantage de financement. Du côté du CNRS, à la suite de la visite en 2007 d’une délégation conduite par la présidente de l’organisme, Catherine Bréchignac, la Corée du Sud a été identifiée comme un partenaire majeur pour de futures collaborations. En mars 2008, deux accords ont été signés, incluant la création du Particle Physics Laboratory (FK-PPL), le deuxième laboratoire international associé (LIA) entre le CNRS et la Corée, résultat d’une collaboration avec le Korea Institute of Science and Technology Information (KISTI).Le premier LIA, le Center for Photonics & Nanostructures (CPN), a lui été créé en 2006, par le Korea Institute of Science and Technology (KIST) de Séoul, le CNRS, l’université Joseph-Fourier à Grenoble et l’École normale supérieure de Paris. Le CNRS a des accords également avec deux organisations majeures de financement de la recherche : la Korea Science and Engineering Foundation (Kosef, accord à tacite reconduction) et la Korea Research Foundation (KRF, accord pour la période 2008-2012). Ces deux accords couvrent tous les domaines des sciences et de la technologie. Par ailleurs, le gouvernement coréen vient de décider de fusionner ces deux organismes financeurs de recherche, dont le budget total s’élève à 1,65 milliard d’euros.D’autres accords de collaboration, avec le Korean Research Institute of Bioscience and Biotechnology (KRIBB) et avec l’Institute Pasteur Korea (IPK), ont été signés en 2005. Enfin, un protocole d’entente avec la prestigieuse université nationale de Séoul devrait aboutir prochainement.
Graham Tearse

LE PAYS EN EN CHIFFRES
49 millions d’habitants
Un PIB (pouvoir d’achat) par habitant en 2007 qui s’élève à 24 600 dollars
Un PIB total (taux officiel) s’élevant à 982 milliards de dollars en 2007
175 universités, dont 150 sont privées
31,7 milliards de dollars (3,23 % du PIB) d’investissements en recherche et développement (R&D) en 2007 ; la part de l’État est de 24,3 % en 2006
5,2 % des dépenses publiques allouées à la R&D en 2005
32 662 publications scientifiques en 2006
138 missions du CNRS en Corée du Sud en 2006

Brevets et publications à foison
Le domaine dans lequel la Corée du Sud brille particulièrement est celui des brevets. En 2007, les Sud-Coréens ont déposé 7 061 brevets, ce qui les place au quatrième rang mondial (derrière les États-Unis, le Japon et l’Allemagne et devant la France, le Royaume-Uni et la Chine). Quant aux publications scientifiques en Corée du Sud, elles sont l’œuvre d’une communauté de 237 599 chercheurs répartis dans les 175 universités du pays, dont une centaine sont affiliées à des centres de recherche. Les fruits de cet investissement dans la recherche fondamentale sont déjà apparents : en 2006, les avancées scientifiques ont fait l’objet de 32 662 publications (12e rang mondial). Le volume de publications par des chercheurs sud-coréens progresse maintenant plus rapidement que dans toute autre nation industrialisée. Le CNRS est présent dans près de la moitié (152 en 2006) des copublications internationales France-Corée du Sud (322 en 2006), principalement en physique, en chimie et en science des matériaux.
SOURCE: CNRS FRANCE

Bienvenue au Pays du Matin calme !

L'Afrique et la Corée du Sud ont des similitudes historiques et sociales. La Corée peut être une source d'inspiration pour les pays africains. Se développer en s'adossant sur ses valeurs culturelles, tel est le pari réussi par le "Pays du matin calme."