jeudi 20 décembre 2007

NOUVEAU PRESIDENT

Le président pragmatique sur l'économie, ferme envers Pyongyang
Le nouveau président sud-coréen, le conservateur Lee Myung-Bak, a promis jeudi des mesures concrètes pour redresser l'économie tout affichant une politique de rupture envers la Corée du Nord incitée à se dénucléariser et à "changer" sur le chapitre des droits de l'Homme. "La population a fait le choix du pragmatisme", s'est félicité M. Lee largement élu mercredi avec 48,7% des voix contre seulement 26,1% à son plus sérieux rival, Chung Dong-Young.
Il s'agit de la plus large victoire en terme d'écart depuis vingt ans.
Le nouveau chef d'Etat âgé de 66 ans et qui prendra ses fonctions le 25 février, a promis de rester fidèle à son slogan de campagne ("l'économie d'abord") et de gérer le pays comme une entreprise en encourageant les investissements.
"Je renforcerai la confiance dans le gouvernement grâce à des réformes et des mesures concrètes", a déclaré M. Lee au cours de sa première conférence de presse depuis son élection.
M. Lee, ancien haut cadre du premier constructeur automobile sud-coréen Hyundai Motor, s'est également engagé à ce que "(...) L'environnement en termes d'investissements change du tout au tout".
Tout au long de sa campagne, il avait promis aux électeurs d'accomplir un "747" (un taux de croissance à 7%, un accroissement du revenu annuel par habitant de 40.000 USD et une économie à l'assaut de la 7e place mondiale).
Volontiers disert sur ses projets économiques, M. Lee s'est gardé de commenter l'imminence d'une enquête parlementaire le visant pour des liens présumés avec une société au centre d'un scandale financier remontant à 2001.
Il avait été blanchi par la justice des allégations de fraude début décembre mais le président Roh Moo-Hyun avait demandé dimanche la réouverture de l'enquête au vu d'un enregistrement vidéo dans lequel M. Lee admet avoir fondé cette société d'investissement controversée.
La justice a refusé la réouverture du volet judiciaire mais le Parlement a voté lundi la création d'une commission d'enquête indépendante.
Sur le chapitre des relations avec la Corée du Nord, le nouveau président s'est d'emblée démarqué de la politique de conciliation à tous crins prônée depuis une décennie par les libéraux.
"Dans le cadre des relations intercoréennes, nous ne devons pas avoir peur de la critique (...). Une critique bienveillante rendra la société nord-coréenne plus saine", a-t-il ajouté en estimant que le Nord devait "changer" en matière des droits de l'Homme.
"Les précédents gouvernements (sud-coréens) ont évité la critique en essayant d'apaiser les Nord-Coréens. Je peux vous dire que cela va changer", a-t-il dit.
Lee Myung-Bak a fait de la dénucléarisation du voisin nord-coréen un préalable à des échanges intercoréens "réels" et "complets".
La Corée du Nord est entrée en octobre 2006 dans le cercle restreint des puissances atomiques militaires, ignorant un accord qu'elle avait passé en septembre 2005 avec cinq pays (les Etats-Unis, la Corée du Sud, la Chine, le Japon, la Russie) et par lequel elle acceptait d'abandonner son programme.
Revenue aux négociations à six depuis, elle a de nouveau accepté de renoncer à ses activités en échange d'une aide énergétique vitale, mais aussi contre la perspective d'une normalisation de ses relations avec les Etats-Unis et la communauté internationale.
Après avoir arrêté sa principale installation nucléaire en juillet, elle doit à présent démanteler toutes ses installations et déclarer tous ses programmes nucléaires d'ici à la fin de l'année.

Bienvenue au Pays du Matin calme !

L'Afrique et la Corée du Sud ont des similitudes historiques et sociales. La Corée peut être une source d'inspiration pour les pays africains. Se développer en s'adossant sur ses valeurs culturelles, tel est le pari réussi par le "Pays du matin calme."