jeudi 20 décembre 2007

PORTRAIT DU PRESIDENT ELU

Lee Myung-Bak, le "bulldozer"
Homme d'affaires averti rompu aux jeux de pouvoir, le conservateur sud-coréen Lee Myung-Bak, qui a remporté mercredi l'élection présidentielle selon plusieurs sondages, passe pour un fonceur. Ce trait de caractère lui a d'ailleurs valu son surnom: "bulldozer". Agé de 66 ans, M. Lee a tout pour séduire un électorat fasciné par sa réussite fulgurante et sa débrouillardise de "self-made man". Né en 1941 dans la ville japonaise d'Osaka, Lee Myung-Bak connaît très tôt le dénuement d'une famille partie chercher un avenir meilleur dans l'Archipel. Quatre ans plus tard, à la défaite du Japon, la famille revient au pays libéré du joug de l'occupant nippon mais ravagé par la guerre. Dépouillée du peu de biens qui lui restait, elle survit tant bien que mal. Le jeune Lee travaille comme vendeur de rue pour aider sa mère tout en suivant des cours du soir. Son assiduité payeIl entre à l'université de Séoul, dont il sort diplômé en 1965 avant de rejoindre le géant de l'automobile et fierté nationale, Hyundai. Hyundai Motor fait alors partie, au côté de Samsung, des "chaebols", ces conglomérats familiaux à l'origine du boom économique spectaculaire du pays depuis les années 1950. Il s'y fait rapidement remarquer et grimpe dans l'organigramme occupant des postes de direction entre 1977 et 1992. C'est à cette époque qu'il gagne sa réputation de "bulldozer". DéputéLe vent en poupe, le jeune cadre tâte aussi de la politique et obtient un siège de député en 1992, date à laquelle il quitte Hyundai pour se consacrer entièrement à la politique. Sa carrière, au ralenti après la perte de son siège en 1998 pour dépassement de frais de campagne, rebondit en 2002 lorsqu'il ravit la mairie de Séoul. C'est à ce poste stratégique qu'il se forge un nom en menant d'importants travaux de rénovation urbaine. Son fait d'armes: la mise à bas d'une autoroute et la mise en valeur d'une rivière ensevelie sous le béton depuis des décennies. "Héros de l'environnement"Cet espace vert aménagé au coeur de Séoul lui a valu en octobre le titre de "Héros de l'environnement" décerné par le magazine Time. Depuis, il n'a cessé de soigner son profil de présidentiable, confortant sa position de favori depuis son investiture en août par le Grand parti national (GNP, conservateur). Programme économiqueSurfant sur l'impopularité du parti Uri au pouvoir, Lee semble avoir fait mouche auprès des électeurs en plaçant l'économie au centre de son programme. "Le gouvernement actuel a été tellement incompétent depuis cinq ans. Je vais rétablir la confiance en remettant l'économie sur pied", a-t-il martelé au fil des meetings. Il a ainsi promis un "747" (un taux de croissance à 7%, un accroissement du revenu annuel par habitant de 40.000 USD et une économie à l'assaut de la 7e place mondiale). FraudeLe seul véritable obstacle susceptible de mettre un coup d'arrêt à ses ambitions a été levé début décembre lorsque la justice l'a officiellement blanchi d'allégations de détournements de fonds et de manipulation de titres. Seule anicroche: si le volet judiciaire a été classé, le Parlement a donné son feu vert à la création d'une commission d'enquête, une décision qui pourrait plonger le pays dans l'incertitude. (belga/7sur7)

Bienvenue au Pays du Matin calme !

L'Afrique et la Corée du Sud ont des similitudes historiques et sociales. La Corée peut être une source d'inspiration pour les pays africains. Se développer en s'adossant sur ses valeurs culturelles, tel est le pari réussi par le "Pays du matin calme."